Communiqué de presse de l’ASPCRF relatif au projet de PLU soumis à l’Enquête Publique

, par Association Sauvegarde Petite Ceinture (ASPCRF)

Notre Association milite depuis 1992 pour la préservation et la remise en service de la Petite Ceinture ferroviaire de Paris. Propriété de Réseau Ferré de France, cette infrastructure est aujourd’hui peu utilisée par la SNCF.

Un certain nombre d’études réalisées ces dernières années par les pouvoirs publics, et notamment sous égide du Syndicat des Transports d’Ile de France, ont montré la pertinence d’une remise en service, tant Fret que Voyageurs, de cette emprise.

Très récemment, en avril 2005, la Mairie de Paris a même édité une plaquette intitulée « Le transport de marchandises à Paris » dans laquelle on peut lire que la Ville souhaite « la réservation d’espaces fonciers (Batignolles, Évangile, Bercy, Les Gobelins) connectés au réseau ferroviaire afin d’y implanter quatre pôles logistiques reliées entre eux par la Petite Ceinture ». La préservation intégrale des vingt-trois kilomètres de cette ligne (du Boulevard Victor à la Porte de Clichy via l’Est de Paris) est donc primordiale si l’on ne souhaite pas obérer l’avenir.

Cet avenir qui verra la raréfaction des énergies fossiles, dont l’augmentation importante du prix du pétrole, laisse présager un usage de plus en plus important des moyens de transport écologiques, que nous prônons pour la réutilisation de la Petite Ceinture.

A la lecture du Plan local de l’Urbanisme, actuellement soumis à enquête publique, il apparaît que la quasi-totalité des vingt-trois kilomètres de voies ferrées de la Petite Ceinture comprises entre les Batignolles, dans le 17e arrondissement, et la station du RER C « Boulevard Victor » au sud du 15e arrondissement, est classée en Zone de Grands Services Urbains, à l’instar des lignes ferroviaires exploitées. Toutefois, deux très courtes sections non contiguës sont classées en Zone Urbaine Verte. L’une, longue d’environ 750 mètres, est située dans le 14e arrondissement, entre la rue Friant à l’Est et la rue Didot à l’Ouest. L’autre, longue d’environ 350 mètres, est
située dans le 15e arrondissement, le long du parc Georges Brassens, entre la rue Brancion à l’Est et la rue de Dantzig à l’Ouest. Nous critiquons donc vivement ce projet hâtif de classement de deux sections de la Petite Ceinture, l’une dans le 14e arrondissement, l’autre dans le 15e arrondissement, en Zone urbaine Verte, parc qu’il risque de mettre en péril tout usage ferroviaire de la section Sud de la ligne à l’avenir. Nous demandons donc le classement de ces deux sections en Zone de Grands Services Urbains (UGSU), à l’instar de ce qui a été prévu pour le reste des sections Sud, Est et Nord de la Petite Ceinture.

Par ailleurs, dans le cadre de ce classement en zone de Zone de Grands Services Urbains, notre association s’inquiète au plus haut point de l’article UGSU 3.4 stipulant des dispositions particulières applicables à la Petite Ceinture :
« Sur l’emprise de la Petite Ceinture ferroviaire, un espace doit être préservé, sauf impossibilité technique, pour réaliser une promenade aisée, confortable et continue pour les piétons et vélos dans un cadre paysager. »

Nous souhaiterions que la formulation suivante soit retenue :
« Sur l’emprise de la Petite Ceinture ferroviaire, en dehors de l’espace nécessaire à la double voie ferrée, aux voies de services, aux installations techniques et si le site est suffisamment large, des aménagements de détente et de loisirs peuvent être envisagés le long de l’infrastructure. En tout état de cause, tout projet d’aménagement qui ne serait pas compatible avec la remise en service d’un trafic ferroviaire régulier est à exclure. »

L’aménagement actuellement en cours au niveau du talus de la Porte Pouchet, le long de la rue Colonel Manhès, sur le tronçon Nord de la Petite Ceinture nous parait d’ailleurs tout à fait satisfaisant : les zones devenues inutiles à l’exploitation ferroviaire sont mises en valeur grâce à un jardin publique tandis que l’emprise ferroviaire de la Petite Ceinture est bien préservée. L’emplacement de la deuxième voie ferrée (déposée il y a une vingtaine d’année) a d’ailleurs été intégralement conservé. Une clôture sépare efficacement les deux sites.

Nous espérons que notre contribution permettra d’aboutir à un Plan Local de L’Urbanisme cohérent et de qualité, qui soit effectivement le reflet d’une vision à long terme et non le résultat d’un compromis de courte vue.

Le Conseil d’Administration

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