Concertation sur le Tramway Maréchaux Sud

Du 5 juin au 7 juillet 2001 a eu lieu une concertation préalable concernant le projet de ligne de Tramway Maréchaux Sud (TMS). À l’automne, la Ville de Paris a publié une brochure présentant le bilan de cette concertation préalable. Afin de répondre aux questions fréquemment posées lors de cette concertation, la Ville donne des explications présentées sous forme de questions-réponses.

À la question « Pourquoi avoir opté pour un tramway sur les Boulevards des Maréchaux plutôt que sur la Petite Ceinture ferroviaire ? », la Ville répond : « Seul un transport performant de surface, en site propre sur voirie, peut répondre à l’objectif d’amélioration de la qualité de vie des parisiens et des visiteurs, qui passe par une réduction de la circulation automobile en ville. Le tramway sur les Boulevards des Maréchaux permet d’offrir une bonne correspondance avec les transports en commun (métro, bus) et une cohabitation harmonieuse avec les circulations douces (piétons, vélos...). » L’argumentation de la Ville est contestable. En premier lieu, le rapport final intitulé « Création d’une ligne de tramway en rocade sud de Paris » élaboré par le STIF en février 2000 indique clairement qu’un tramway sur la Petite Ceinture Sud convaincrait davantage d’automobilistes d’utiliser ce nouveau transport que toute solution sur les Boulevards des Maréchaux. De surcroît, les correspondances seraient plus intéressantes avec la solution Petite Ceinture ferroviaire.

À la question « Pourquoi ne pas réutiliser une infrastructure existante ? », la Ville répond notamment que « La Petite Ceinture est fortement imbriquée dans le tissu bâti. Un tramway entraînerait donc des nuisances sonores importantes. » Le rapport cité précédemment indique que la contribution du tramway serait de l’ordre de l’ambiance sonore préexistante. Il suffit d’ailleurs de se rendre le long de la ligne T2 pour constater que le tramway n’est pas une gêne. Par ailleurs, des solutions ferroviaires et paysagères supplémentaires existantes pourraient être mises en œuvre pour améliorer l’insertion du tramway dans les quartiers traversés.

Aussi, pour quelles raisons la Ville, la Région et l’État soutiennent-ils un projet de tramway sur les Boulevards des Maréchaux ? En réalité, les deux projets sont complémentaires et ne répondent pas au même besoin, ce que les décideurs ne semblent pas toujours vouloir mettre en avant : une ligne de tramway sur les Boulevards des Maréchaux répondrait à un besoin de transport local, tandis la Petite Ceinture ferroviaire apporterait une offre conséquente au transport régional en rocade sud de Paris... Pour des raisons politiques complexes remontant à la précédente municipalité parisienne, un consensus politique entre la Ville, l’État et la Région, a pu aboutir pour faire avancer ce projet de tramway sur les Boulevards des Maréchaux. Pour la Ville de Paris (selon Denis Baupin, adjoint au transport du Maire de Paris), cet aménagement sur les Boulevards des Maréchaux est un projet de transport en commun rendant possible une redistribution de l’espace public au profit des modes de déplacement autres que l’automobile. La Ville affirme également que ce projet permettrait de procéder à une requalification urbaine.

Cependant, la ligne de bus PC1, qui dessert ces boulevards, a déjà été mise en site propre à l’automne 1999. De surcroît, une requalification urbaine est possible sans tramway (comme le réaménagement de l’Avenue d’Italie). Le projet actuel entraînerait la suppression d’un quart des arrêts desservis aujourd’hui par la ligne de bus PC1. La ligne de tramway proposée par la Ville semble donc hybride, mi-locale, mi-régionale. Aussi nous paraît-il plus judicieux de rouvrir en priorité la Petite Ceinture ferroviaire au service voyageurs, en l’exploitant avec un tramway, notamment en prolongement de la ligne T2 (La Défense - Issy Val de Seine). Cette ligne complèterait la desserte fine de proximité existant actuellement sur les Boulevards des Maréchaux, en n’obérant pas l’avenir du remplacement du bus PC1 par un tramway. Nous continuons à défendre activement cette solution et la réaffirmerons lors de l’enquête d’utilité publique, prévue à l’automne 2002.