Bilan de la concertation sur l’avenir de la Petite Ceinture (2013)

, par Association Sauvegarde Petite Ceinture (ASPCRF)

 Contexte

Situation de la Petite Ceinture en 2013
Document APUR.

En juin 2006, la Ville de Paris et réseau Ferré de France ont signé un protocole d’accord relatif à l’avenir de la Petite Ceinture.

Arrivé à échéance, ce protocole nécessite aujourd’hui d’être renégocié. C’est dans ce contexte qu’une concertation a été lancée fin 2012 par la Ville de Paris et RFF. Après avoir envisagé une conférence de consensus durant l’année 2012, la Ville de Paris a finalement opté pour une concertation classique ouverte au plus grand nombre, sous la forme de réunions publiques et d’un site Internet « participatif »

 Projet soumis à concertation

Si le principe d’une concertation publique est pertinent, nous étions inquiets des perspectives présentées en préambule des réunions par l’APUR (Atelier Parisien d’Urbanisme de la Ville de Paris) et RFF :

Carte du projet soumis à concertation début 2013
Document APUR.
  • Abandon de la vocation ferroviaire de la section Sud de la ligne,
  • Incertitudes concernant la section Est,
  • Réduction in fine de la Petite Ceinture ferroviaire à quelques courtes sections conservant une utilisation ferroviaire (Pont National et tronçon Nord essentiellement).

Considérée ainsi, la Petite Ceinture ne serait donc qu’un vaste terrain disponible pour une coulée verte !

 Bilan de la concertation

Dès lors, comment allait réagir la population en entendant un discours plutôt hostile à la vocation ferroviaire d’origine de cette emprise ? On pouvait craindre, étant donné le caractère très orienté des présentations, une approbation générale de la coulée verte !

Tel ne fut pas le cas, bien au contraire… Dans le cadre de la conférence de consensus, nous nous étions dit (et l’avions même annoncé à la Ville de Paris et à RFF) que le consensus serait logiquement celui-ci : ne pas obérer l’avenir et préserver l’ensemble de l’infrastructure pour un usage « transports » pour les années futures.

Les réunions publiques de la concertation finalement décidée ont fait émerger cette position. Les avis étaient bien entendu très larges : train touristique, transport de fret léger, coulée verte, tramway, RER, laisser le site tel quel et le classer en zone protégée, piste cyclable, etc.

Mais, cette variété d’approche a permis d’aboutir à des points de convergence, mis en avant lors de la présentation de synthèse du 14 février 2013 à la Mairie du 4e arrondissement. Nous vous relayons ces points de convergence, tels qu’ils ont été présentés :

  • La réversibilité des aménagements pour ne pas hypothéquer l’avenir de l’infrastructure et des perspectives pour les prochaines générations ;
  • Le maintien de la continuité du linéaire ;
  • La compatibilité entre les usages, notamment entre le tram ou le train et la préservation de la biodiversité, l’aménagement d’équipements, d’espaces publics dans les vastes largeurs ;
  • La sauvegarde et la protection de la biodiversité du site, bien que tous n’entendent pas la même définition du mot « biodiversité », l’idée est de concevoir des continuités et des liens avec l’écosystème urbain ;
  • Le souhait de ne pas construire sur la Petite Ceinture ;
  • Ne pas rendre « banal » un site particulièrement atypique, esthétique, riche en patrimoine et chargé d’une forte histoire ferroviaire.

 Conclusion...provisoire

Étonnamment, à l’issue de la journée du 14 février 2013, Anne Hidalgo s’est démarquée de ces points de convergence en indiquant qu’il n’avait jamais été question, ces derniers mois, de s’orienter vers un usage ferroviaire de la Petite Ceinture !

Dans ce cas, pourquoi donc organiser une concertation sur l’avenir de cette emprise ?

Une lecture plus attentive des comptes-rendus des réunions (réalisées avec grand soin par le cabinet Res Publica et désormais consultable sur Internet) incitera peut-être RFF, la Ville de Paris et l’ensemble des élus actuels et futurs à avoir une approche de moyen et long terme sur le devenir de cette infrastructure.

Nous dressons donc un bilan nuancé de cette concertation : une qualité réelle des débats et des points de vue émis, mais contrebalancée par le sentiment que la richesse de cette concertation n’est pas (encore) prise en compte par l’actuel Exécutif parisien.

Il a été rappelé par la Ville que la concertation continuait. La campagne municipale de 2014 en sera sûrement une application concrète.