Conseil de Paris, séance des 20 et 21 octobre 2003

, par Bruno Bretelle

QOC 2003-719. Question de Mme Claire de CLERMONT-TONNERRE à M. le Maire de Paris concernant l’aménagement paysager de la Petite Ceinture dans le 15e arrondissement.

Libellé de la question :
"Si dans plusieurs arrondissements des projets d’aménagement de la Petite ceinture semblent se dessiner, l’aménagement paysager de l’emprise située dans le 15e arrondissement patine.
Le projet initial portait sur un aménagement paysager du site depuis les abords du parc André-Citroën jusqu’au parc Georges-Brassens, offrant ainsi une continuité de deux kilomètres de promenade.
Or, les prévisions d’investissement 2004-2007 de la Ville de Paris annoncées en juillet 2003 portent sur un aménagement du site limité à la partie Balard - Desnouettes.
Mme Claire de CLERMONT-TONNERRE demande à M. le Maire de Paris de :

  • lui préciser le contenu de son projet pour la Petite ceinture parisienne,
  • et, s’agissant plus particulièrement du 15e arrondissement, de lui communiquer des informations sur :
  • l’emprise concernée par les aménagements ;
  • la nature du projet et son calendrier de réalisation ;
  • les perspectives de mise en valeur du patrimoine ferroviaire implanté sur le site ;
  • les modalités de la concertation ;
  • les exercices budgétaires sur lesquels seront inscrits les différents travaux.« Réponse (M. Yves CONTASSOT, adjoint) : »La Ville de Paris a pris l’attache de R.F.F., propriétaire de la Petite ceinture, pour aménager à court terme sur plusieurs tronçons des promenades qui permettront de mettre en valeur les espaces naturels existants.
    Plusieurs arrondissements de la Capitale sont concernés à ce stade : 12e, 15e, 16e, 17e, 18e, 20e.
    Un schéma directeur pour l’aménagement de ces tronçons de la Petite ceinture a été élaboré et propose les orientations suivantes :
  • offrir aux Parisiens un contact inédit avec la nature, différent de celui généralement offert par les jardins de quartier ;
  • ne pas gommer la dimension ferroviaire par la conservation des mobiliers pouvant être laissés en place, rails, ballast et respect des volumétries du site...
  • favoriser la diversité biologique et protéger certaines espèces à travers le maintien et l’entretien de milieux écologiques divers ; l’objectif étant aussi d’apporter une approche et une vision nouvelle de la nature dans la ville.

En privilégiant des aménagements réversibles, la Ville de Paris veille, dans cette démarche de développement durable, à ne pas contredire d’autres utilisations possibles de la Petite ceinture pour lesquelles aucun projet précis, ni aucun calendrier n’est toutefois défini à ce stade. Des études seront menées conjointement avec l’Etat, R.F.F., la S.N.C.F. et le S.T.I.F. sur les possibilités d’utilisation ferroviaire sans pour autant empêcher ni retarder l’aménagement d’espaces verts.
Vont ainsi être réalisés prochainement :

  • dans le 18e arrondissement, un jardin pédagogique va être mis en place sur un quai de la gare d’Ornano. Le marché est en cours de notification et les travaux se dérouleront de janvier à avril 2004 ;
  • dans le 17e arrondissement, la Ville a acquis une parcelle de 2.574 mètres carrés le long de la rue du Colonel-Manhès. La consultation des entreprises a été lancée. Les offres sont en cours d’examen par la D.P.J.E.V. ; les travaux sont prévus début 2004 ;
  • dans le 12e arrondissement, des études sont engagées pour la définition d’un projet sur un terrain de 2.864 mètres carrés acquis par la Ville derrière le square Charles-Peguy. L’objectif de la Ville est de créer ensuite un accès depuis le 265, avenue Daumesnil ;
  • dans le 16e arrondissement : en l’état actuel, le projet concerne l’ouverture au public des emprises ferroviaires entre la Porte d’Auteuil et les jardins du Ranelagh, sur une distance de l’ordre de 1.300 mètres carrés. Le principe de la mise à disposition temporaire des terrains à la Ville de Paris est acquis. Les conditions de mise à disposition du site sont en cours de négociation avec R.F.F. ;
    Enfin, dans le 15e arrondissement, la Ville a élaboré une esquisse de programme pour la création d’une promenade reliant le parc André-Citroën au parc Georges-Brassens, sans démanteler la seule voie existante que la S.N.C.F. veut conserver.
    La création d’un parcours insolite et naturel sur un terrain ferroviaire nécessite la mise en place d’un nouveau type d’espace végétal en milieu urbain. La promenade qui sera gérée de façon écologique afin de préserver et encourager la diversité floristique et faunistique, a été étudiée dans une logique de développement durable.
    Les bases de ce programme sont les suivantes :
  • installation d’équipements réversibles et rustiques ;
  • conservation d’un rail (sic) ;
  • sécurisation du public vis-à-vis d’installations électriques qui longent tout le tracé ;
  • réalisation d’accès au site : projet de grands escaliers doublés aux entrées principales par des rampes, installation d’ascenseurs ; accessibilité du site pour les vélos et personnes à mobilité réduite.

Conformément aux procédures habituelles, le dossier d’études techniques précisant les accès à la promenade, ainsi que les équipements ferroviaires à protéger (réseaux électriques, fibres optiques, gardes corps, tunnel de Vaugirard...) a été communiqué à R.F.F./S.N.C.F. en juin 2003. Les études de faisabilité et de coût doivent maintenant être conduites par la S.N.C.F.
Une fois ces études réalisées, l’aménagement du tronçon Balard-Desnouettes, couvrant une superficie de 18.500 mètres carrés, devrait intervenir en 2005/2006.

Le tronçon Balard-France Télévision (liaison avec le parc André-Citroën) pourrait accueillir jusqu’en 2007 l’installation d’une base de maintenance provisoire du R.E.R. C pour permettre le prolongement du tramway T2 jusqu’à la Porte de Versailles. La localisation de cette base provisoire au droit du pont Balard serait bien entendu compatible avec le projet d’aménagement paysager développé par la Ville. D’autres hypothèses quant à l’organisation des travaux du prolongement du tramway T2, permettant d’éviter cette délocalisation de la base de maintenance sont actuellement à l’étude."