Du protocole-cadre au projet : études et budget

, par Bruno Bretelle

Café-restaurant La Recyclerie dans l’ancienne station du boulevard Ornano
©Jean-Nicolas Lehec.

Courant 2015, l’APUR rédige une étude l’état des lieux tandis que la Ville de Paris préparer un budget. Voici en quoi cela consiste.

 1- Étude de l’Apur sur l’état des lieux (novembre 2015)

L’Apur (Atelier Parisien d’Urbanisme) a publié en novembre 2015 « un état des lieux des 32 kilomètres de voies ferrées et de leurs abords qui constituent autant d‘espaces destinés à être ouverts au public à court terme. »

« Ce document élaboré dans le cadre du programme partenarial de l’Apur compile tous les aspects connus du site et donne à voir son potentiel d’évolution, séquence par séquence, en fonction de ses caractéristiques et de son environnement urbain. »

La lecture de cette étude s’avère indispensable pour comprendre en détail la situation actuelle de la Petite Ceinture et de la ligne d’Auteuil dans le tissu urbain des quartiers traversés, pour découvrir les projets en cours ou à l’étude, ainsi que pour analyser la vision sous-tendant les projets de l’Hôtel de Ville et des mairies des arrondissements concernés.

Une phrase de cette étude résume à elle seule les fortes contraintes pesant sur ces projets : «  La Petite Ceinture ferroviaire est un grand ouvrage d’art » (page 19).

Nous revenons plus en détail sur le contenu de cette étude dans cet article de notre site.

En mars 2017, l’Apur publie sur son site une carte interactive de la Petite Ceinture ferroviaire de Paris. Cette carte reprend des éléments de l’étude de novembre 2015 et présentant les projets en cours.

 2- Budget (dépenses et sources de recettes)

Le projet d’ouverture des séquences supplémentaires de la Petite Ceinture ferroviaire à des usages nouveaux et au public a été inscrit au programme d’investissement de la mandature (NDLR : c’est à dire d’ici 2020) pour une enveloppe prévisionnelle de 15 millions d’Euros. Lors du vote du budget participatif en septembre-octobre 2015, la « reconquête de la Petite Ceinture » a été retenue parmi les projets lauréats et est dotée d’une enveloppe complémentaire de 7,5 millions d’Euros. [5]

En 2018, la Ville de Paris réouvre le budget participatif à des projets concernant la Petite Ceinture pour un budget de 4,8 millions d’Euros. L’objectif est clair : faire à nouveau appel à ce budget, après celui de 2015, pour trouver des financements supplémentaires. Cliquer ici pour découvrir les projets concernés.

Par ailleurs, le document intitulé « Présentation du plan-programme. Calendrier opérationnel 2016. » et datant du 25 avril 2016 [1] indique pages 4 et 5, dans le chapitre intitulé « 1.3 - Recherche de l’équilibre économique du projet Petite Ceinture », comment cet argent sera dépensé, ainsi que les sources de recettes envisagées pour compenser les dépenses engagées : « En termes d’investissement, les crédits inscrits au Plan d’Investissement Municipal et au Budget Participatif pour la Petite Ceinture sont destinés à assurer les travaux et investissements nécessaires aux nouveaux usages et à la réalisation progressive du socle des promenades, que les usages et micro-aménagements pourront venir compléter (une partie des crédits du budget participatif).

Ce dispositif conventionnel et budgétaire (en investissement) implique d’être particulièrement économe des crédits publics pour le fonctionnement annuel de la Petite Ceinture et oblige à réinterroger le modèle économique de son entretien/animation.

C’est dans ce cadre très contraint que ABCD (NLDR : L’Assistance à Maîtrise d’Ouvrage choisie par la SNCF et la Ville de Paris) a procédé à une estimation des ressources externes pouvant être générées par des redevances d’occupation, à titre éphémère (événementiel) ou à titre temporaire sur des durées variables (conventions d’occupation temporaire annuelles ou sur plusieurs années, en fonction des activités proposées et des investissements portés par les porteurs de projet ou entreprises).

ABCD a pris en compte six grandes catégories d’espaces pouvant générer des recettes extérieures :

  1. Gares (essentiellement, gare d’Avron et gare du Cours de Vincennes, dans le 20e arrondissement),
  2. Quais existants (espaces ouverts),
  3. Bâtiments annexes existants dont une grande part fait l’objet de COT actuellement mais peuvent être progressivement affectés à de nouveaux usages plus intéressants pour le projet et plus rémunérateurs,
  4. Entrées de tunnels (événementiels),
  5. Sites stratégiques (une demi-douzaine identifiés dont site des Buttes-Chaumont, secteur Flèche d’Or, 1 rue Florian, quais contrebas du Parc Georges Brassens…)
  6. Mise en place de petits équipements d’activités/loisirs (pop-up stores-NLDR : magasins éphémères : structures légères et démontables).

L’ensemble de ces activités doivent s’insérer dans les espaces disponibles sans empêcher la continuité de promenade. Sur ces bases quantitatives et programmatiques, ABCD a estimé les recettes annuelles pouvant être espérées, variables de 1 million d’Euros pour l’année 2017 à un montant de 3 à 4 million d’Euros par an dans la période 2018-2020. À terme, ABCD estime que ces montants pourraient encore être accrus de 1 million d’Euros par an. »